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Guide du Fouet

Fouet 15 Lanières Ouch simili cuir

Histoire du fouet

Le fouet était déjà connu durant l'Antiquité pour ses propriétés aphrodisiaques : on rapporte que les prêtresses de Milet (une ancienne cité grecque sur la côte sud-ouest de la Turquie, à quelques kilomètres au nord de l'agglomération de Balat) jouaient du fouet pour exciter la volupté. Hérodote, historien grec du Vème siècle avant Jésus Christ raconte les flagellations érotiques des fêtes d'Isis. Les fidèles sont armés d'un fouet et se flagellent jusqu'à atteindre un état de douleur, de violence extrême. Puis ils tombent dans les bras les uns des autres, dévastés de fatigue.

Et Isis n'est qu'un exemple, les fêtes orgiaques que ce soit dans l'empire Romain avec les Bacchannales ou en Grèce avec les Dyonisies possèdent toutes leurs rituels du fouet. Durant l'Antiquité, nos concitoyens adorent le fouet.

Et pour cause, car on a longtemps vu le fouet comme un traitement contre l'impuissance. Dans sa doctrine, Hippocrate explique qu'il faut réchauffer le dos pour que le sexe bande. On croit alors que la moelle épinière produit le sperme. Sans oublier que se faire fouetter par un bel homme peut susciter un désir insatiable. Tout dépend de l'intensité des coups de fouet, de l'érotisme de la scène et du fantasme. Ainsi, cette pratique est très prisée par les libertins qui se font fouetter dans les maisons closes.

La preuve de la popularité du fouet, c'est avant tout l'épaisse littérature qui lui est consacrée, par exemple entre 1890 et 1940, on dénombre pas moins de .. 700 livres ! "La Voluptueuse Souffrance" de Max des Vignons (1930), "Coups de fouet" de Lord Birchisgood, "Le Magnétisme du Fouet" de Jean de Villiot (1902). En 1895 meurt Leopold von Sacher-Masoch, auteur de "La Femme au Fouet" dont l'oeuvre toute entière est marquée par le masochisme. Durant cette époque ou règne la censure, les raffinements érotiques sont un signe de libération des moeurs et de rébellion.

Aujourd'hui le fouet revient en grâce, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou dans les fantasmes des individus, fantasme vécu ou en devenir. Toutefois le fouet reste une pratique minoritaire dans le milieu SM. Et chaque fouet est adapté à un type de pratique.

Les différents types de fouets

Selon sa taille, son poids, la forme et la nature de ses lanières, le fouet offre des sensations et des résultats très différents. Il faut adapter le fouet à l'expérience des deux partenaires. Un bon fouet coûte cher. En outre, les pratiquants aiment en avoir plusieurs comme les vêtements ou les paires de chaussures. Donc, il faut s'équiper au fur et à mesure, profiter des bonnes affaires et des promotions sur les fouets en cuir, en simili cuir.

On distingue les fouets avec de multiples lanières (martinet, chat à neufs queues ..) idéals pour commencer et les fouets tressés à une lanière (single tail) réservés aux joueurs expérimentés.

Le fouet SM à plusieurs lanières ou martinet

Ce fouet SM est constitué d'un manche rigide avec des lanières. Un bon martinet offre un bon équilibre entre le poids du manche et celui des lanières (50/50) pour un maniement précis, rapide et facile. C'est un bon premier achat pour s'initier et apprendre le maniement du fouet. Entrainez-vous sur un coussin en velours pour bien comprendre comment le martinet frappe, sur quelles zones et avec quelle intensité. En outre, vous apprenez à frapper correctement sans vous blesser. Si vous n'avez pas de coussin en velours, entraînez-vous sur une épaisse serviette éponge. Vérifiez que les bords des lanières ne sont pas coupants, qu'elles sont biseautées à leur extrémité et bien fixées sur le manche pour rester groupées lors de la flagellation.

Enfin le choix des matériaux est crucial, nous vous recommandons le cuir ou le simili cuir à défaut de tout autre matière comme le latex, le crin de cheval. Il faut ensuite choisir entre le martinet en daim, en buffle, le fouet en cuir de vache, de requin voir d'hippopotame. Entrainez vous pour bien prendre votre martinet en main. Si vous sélectionnez un fouet lourd, un entrainement quotidien s'impose pour garder votre endurance et frapper avec précision.

Parmi les fouets à plusieurs lanières, on distingue les MOPS des martinets avec 150 lanières en cuir léger : leur nombre et leur largeur produisent une sensation d'enveloppement et de masse en profondeur sur la peau et le corps du soumis. A contrario le chat à neuf queues possède des lanières fines en cordes tressées à l'effet cinglant. Pour plus de puissance, ses lanières peuvent se terminer par un noeud. Ce martinet, crée dans la marine à voile pour punir les mauvais sujets, est à utiliser avec discernement.

chat a neuf queues

Le fouet à une lanière ou single tail

Un fouet single tail se composé d'une lanière. Il se découpe en 4 parties :
La poignée, en cuir tressé ou en bois,
Son corps composé d'une âme centrale en cuir, d'une tresse externe fabriqué avec des brins de cuir tressés ensemble. Plus il y a de brins, plus le fouet est précis, nerveux & de qualité. Et d'une première tresse composé de moitié moins de brins que la tresse externe.
La queue : il existe 2 queues différentes, la version américaine est une lanière en cuir en continuité avec le corps, la version australienne est fichée dans le corps.
Le cracker : un plumeau en kevlar ou en nylon qui fait claquer le fouet quand il passe la vitesse du son.

Les bons fouets sont en cuir de vache, les meilleurs en cuir de kangourou. Cette fabrication est complexe, elle réclame du savoir faire et prends du temps. D'ou le prix des fouets.

Fouet Single Tail

On distingue plusieurs single tail : à la base ce sont des outils de travail pour (entre autre) le bétail, la chasse et les chiens mais leur usage a été détourné.

Fouet Bullwhips

Le fouet d'Indiana Jones avec son manche rigide, très puissant, utilisé pour le bétail, malheureusement trop long pour une utilisation intérieure. Il existe une version américaine et une version australienne.

Fouet Shockwhip

Un fouet australien, tout aussi long que le bullwhips, environ 2,50 mètres pour conduire le bétail, malheureusement trop long pour une utilisation intérieure.

Fouet Snakewhip

Un fouet souple moins puissant que le bullwhips malheureusement trop long pour une utilisation intérieure.

Fouet Signalwhip

Ceest le fouet utilisé en BDSM. A l'origine, il est conçu pour guider les chiens de traineaux. Un fouet souple, ou manche tressé et corps ne font qu'un. Environ 120 cm de long. Le blacksnake en est une variante au diamètre supérieur.

Fouet Sjumbock

Utilisé par la police sud africaine pendant l'apartheid. Manche rigide avec une tresse en cuir de girafe (à réserver aux personnes vraiment expérimentées) ou en cuir de rhinocéros (mortel, à éviter).

Fouet Quirt ou Dog Quirt

80 cm de long, difficile à faire claquer mais il fait très mal.

Quand on passe du martinet au single tail, on change de braquet et on ne peut plus se permettre d'erreurs tant ces fouets sont puissants et dangereux. Cela demande un entrainement quotidien entre 30 et 120 minutes et beaucoup de doigté et surtout un long entrainement sur un oreiller ou un coussin avant de fouetter son partenaire. Il n'y a parfois qu'un cheveu entre la caresse d'un fouet et une cuisante coupure. Plus le fouet possède de brins (jusqu'à 24) plus il sera cher mais aussi précis et efficace.

Le fouet existe depuis l'Antiquité, utilisé dans des fêtes et événements religieux, il est aujourd'hui devenu un matériel précieux pour une minorité en quête d'un plaisir différent et extrême. Le principal modèle utilisé par les apôtres du BDSM est le signalwhip pour ses mensurations idéales, sa souplesse et sa précision. Manipuler un fouet correctement demande de l'entrainement, de la discipline et de la précision, tant les risques d'accident sont réels.

Pourquoi utiliser un fouet ?

Commençons par tuer dans l'oeuf certaines idées reçues. Le fouet est systématiquement associé à des sévices corporels, à de la souffrance, voir à des corps aux peaux lacérées et ensanglantées par tous les moyens. Bougie, électrostimulation, pinces, brûlures, etc. On l'associe évidemment au SM et à ses nombreuses pratiques : la croix de Saint André, le bondage, les menottes. Enfin on l'imagine dans un rapport dominant dominé avec un receveur (soumis) et un donneur (maitre).

Mais l'utilisation du fouet ou flagellation ce n'est pas que cela.
Le fouet sert principalement dans cinq domaines : le domaine religieux, le domaine médical, le domaine du travail, le domaine punitif et le domaine sexuel.

Le fouet était utilisé dans le domaine religieux lors des fêtes romaines et grecques. Le but était d'atteindre un état de transe, de se perdre soit même pour entrer en contact avec dieu. Le fouet était aussi un moyen d'attirer l'attention des divinités. On retrouve la même idée chez les chamans.

Dans le domaine médical, c'est déjà plus triste, mais le fouet est un traitement (abject et inefficace) pour guérir les fous entre le 17 et le 19ème siècle. On pense créer un électrochoc qui réveille la personne et la remettrait dans le droit chemin. A Rome, le culte de Junon demande de fouetter les femmes pour lutter contre leur stérilité.

Dans le domaine du travail, le bétail a longtemps été fouetté ou conduit au fouet et l'est toujours dans certains pays.

Dans le domaine punitif, les esclaves ont largement reçu leur tribut de coups de fouet. De même pour les populations que les missionnaires devaient convertir ou pour les victimes de l'apartheid en Afrique du Sud. On passe rapidement sur le cas des prisonniers, des mutins, des suppliciés (pour le plus grand plaisir de certains bourreaux). Mais parfois la punition prend un tour religieux, quand on veut expier de ses pêchés ou quand on se mortifie et qu'on se flagelle pour chasser des pensées lubriques ou des envies sexuelles. L'ordre de l'Opus Dei est par exemple souvent associé à la discipline, un fouet puissant et très punitif.

Dans le domaine sexuel, le fouet apporte du plaisir, un dépassement de soit, une forme de calme de détente et d'évacuation du stress. Voici pourquoi.
Quand on fouette un soumis, on cherche à faire réagir son esprit, son cerveau pour qu'il pousse le corps à se dépasser en secrétant des neurotransmetteurs analgésiques ou euphorisants et en lui intimant l'ordre de résister pour mieux endurer les coups.

Au début il y a la douleur, la brulure des coups mais si vous décidez de repousser cette douleur, vous pourrez la supporter et aller plus loin. C'est vraiment psychologique. On va s'habituer aux coups de fouet un peu plus à chaque séance. C'est du dépassement de soit, exactement comme pour le sport : vous êtes fatigué, vous avez mal, mais vous voulez aller plus loin et cette volonté le cerveau l'impose au corps. La magie opère aussi selon la façon dont vous êtes fouetté. Il faut que cela soit progressif : on commence par caresser, pincer, claquer les zones à fouetter. C'est une forme de préliminaire pour que le soumis se prépare psychologiquement et physiquement à ce qui l'attend. Le cerveau va alors secréter des neurotransmetteurs analgésiques ou euphorisants en conséquence et mobiliser le corps au fur et à mesure de l'augmentation de l'intensité de la séance. On "décolle" vers le subspace et on supporte d'autant mieux la douleur qu'on approche de l'orgasme ou de la jouissance.

Comme pour le sport, cette pratique permet aussi aux gens de se détendre, d'évacuer le stress et de repartir apaisé. C'est notamment ce que cherchent les décideurs et dirigeants d'entreprises adeptes du SM qui se font fouetter.

Pour conclure, l'utilisation du fouet doit être réfléchi. Vous devez être en forme, en pleine possession de vos moyens, sobre et en bonne santé. Les séances doivent être progressives et procurer du plaisir, elles sont une forme de punition et de prise de pouvoir sur l'autre. Enfin faites attention à la manière dont vous fouettez. Entrainez vous d'abord et n'utilisez pas n'importe quel matériel sur n'importe qui. La peau est fragile, elle marque et elle saigne et ce serait dommage d'en arriver la. Après tout, c'est un jeu qui procure du plaisir.

L'utilisation d'un fouet est intéressante mais il ne faut pas fouetter n'importe comment ni surtout n'importe ou. Il existe des zones adaptées.

Quelles sont les zones du corps à fouetter ?

Avant toute séance, il faut parler avec son partenaire. Y'a-t-il des zones à ne pas fouetter suite à un accident, une maladie, une malformation, une blessure ou une sensibilité particulière ? Et définir un safeword avec lui.

Vous pouvez flageller légèrement les bras et dessous de bras, le torse ou la poitrine, les zones génitales (attention la peau est très sensible et c'est interdit aux hommes, risque de lésions testiculaires), le haut des fesses près de la colonne vertébrale, la zone de part et d'autre de la colonne vertébrale, les côtes qui ne sont pas protégées par des muscles.

Vous pouvez fouetter les fesses, le haut du dos de part et d'autres de la colonne, les cuisses, le bas des épaules. Ce sont les zones que le donneur travaille le plus car ce sont les plus sûres. Peu d'organes sensibles avec de gros os, des muscles et de la graisse pour les protéger. Donc moins de risques.

Ne touchez pas au reste du corps : jointures, mains, pieds, tête, zones en cours de cicatrisation, surface entre le bassin et le bas des côtes, la colonne vertébrale. Les petits os, tout comme les jointures ou les organes internes sont fragiles, vous cherchez du plaisir, pas à finir aux urgences ou sur le billard.

Ne fouettez pas de la même façon et aux mêmes endroits avec un single tail et un martinet. Plus le fouet est lourd, plus son onde de choc est puissante et se propage aux tissus et organes internes. Ceci augmente le risque d'accident. Ainsi avec le martinet, évitez les reins et l'abdomen. Avec un single tail, évitez de frapper les zones ou les os saillent. Et n'oubliez pas de bien nourrir et hydrater la peau à la fin de la séance pour l'aider dans sa cicatrisation.

Le risque existe aussi chez la personne qui fouette : si le fouet s'accroche quelque part, il peut vous revenir dans les yeux ou le visage. Investir dans une bonne visière et bien reconnaître la pièce dans laquelle on va pratiquer est recommandé. Pour des raisons d'hygiène, désinfectez votre matériel après chaque usage.

Le fouet est un instrument de plaisir, mais il n'est pas sans danger. Il doit être manié et accueilli avec respect. Réfléchissez bien avant de choisir votre matériel, privilégiez la qualité et surtout la sécurité pour pouvoir jouer longtemps !